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vue panoramique polangis

POLANGIS

le passé

et le présent

Beaucoup des informations qui suivent sont tirées de l'ouvrage de Michel Riousset sur L'histoire de Polangis et de Wikipedia.

Je remercie vivement Alain Vilaine qui a bien voulu me confier sa magnifique collection de cartes postales de Joinville.

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le quartier polangis

Le Quartier de Polangis est bordé au Nord et à l’Ouest par la Marne, au Sud par l’avenue Galliéni dans Joinville-le-Pont, et à l’Est par le Parc du Tremblay.

Le nom de "Polangis" vient de l'appellation latine "Portus Longini" (portus : port, rade) qui devint ensuite au fil des années, Port-Longin, Polengy, Poulangy, Poulangis (jusqu'en 1880), puis enfin Polangis. 

Au XIIe siècle, seul un bac permettait le passage de la Marne, à l'emplacement du Pont de Joinville actuel.

 

En 1205, un acte contresigné par l'Evêque de Paris, Eudes de Sully, atteste la construction du premier pont (probablement en bois) sur la Marne par les moines de l'abbaye de Saint-Maur, afin d'établir une liaison plus facile avec leurs terres de Portus Longini, situées sur la rive gauche. Il porte le nom latin de Pons Olini, qui donnera Pont Olin ou Pont au lin. Au fil des années le pont se transforma pour aboutir en 1937 au pont actuel.

pont de joinville en bois crop redressé.
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La vie du quartier Polangis est indissociable du pont, qui  a connu la guerre, a vu passer le Raid Paris-Pékin, et plus récemment le tour de France.

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L’existence d’un manoir sur ce territoire de Polangis est attestée en 1207. En 1623, il est vendu par les Frères Minimes de Vincennes à Charles Valdir (ou Valliech), secrétaire du duc d'Épernon., et mignon d'Henri III.

C'est lui qui fait agrandir le château et l’agrémente d’un parc orné de grottes en rocaille..

Le château est acquis en 1748 par le maître-maçon Foulon qui l'agrandit dans le style Louis XV, avec fronton triangulaire en façade percé d'un oeil-de-boeuf, et 32 fenêtres donnant sur l'avenue du Château (actuelle avenue Foch).

En 1790, il est la propriété d’André Riquetti, vicomte de Mirabeau, (1754–1795), député royaliste à l’Assemblée constituante (frère de l'illustre orateur) qu'un embonpoint sérieux faisait surnommer "Mirabeau-Tonneau". Grâce à son action, la commune de La Branche du Pont de Saint-Maur (l’actuel Joinville Le Pont) acquiert son autonomie en 1793.

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Le Général Oudinot (1767-1847) achète le domaine de Polangis en 1801, puis le lègue à sa fille Marie-Louise. Le domaine passe entre les mains de divers propriétaires, puis revient à Mr Chapsal.

En 1812, le cadastre napoléonien est chargé de délimiter précisément les communes : comme les délais étaient courts et que les arbres cachaient la vue pour les visées, le domaine de Polangis est coupé en 2 parties par une ligne droite, partant du sud de l'ile de beauté à Nogent, jusqu’à l'actuelle Fourchette de Champigny, la plus grande partie (environ 88%) revenant à ce qui n’était pas encore la commune de Joinville, l’autre, la plus petite, à Champigny.

En 1831, le Conseil municipal et son maire, obtiennent du Roi que la commune "La Branche du Pont de Saint-Maur" soit désormais appelée "Joinville-le-Pont" en l'honneur du Prince de Joinville (1818-1900), troisième fils de Louis-Philippe.

Chapsal (1787-1858), grammairien célèbre acquiert ensuite le château. Il deviendra maire de Joinville de 1843 à 1848, puis de juin 1852 jusqu'à sa mort; il repose dans le cimetière de Joinville, aux côtés de son épouse, Anne-Adélaïde de Favray.

LA  NAISSANCE DE L'ACTUEL QUARTIER DE POLANGIS

Au décés de Mme Chapsal, Auguste Courtin, son fils adoptif (maire de Joinville-le-Pont, de 1858 à 1875) hérite du château et dès 1881, les héritiers de Courtin vendent le domaine à Joseph-Arthur-Théophile Battarel, à Constantin-Ernest Chavignot et à Pierre-Ernest Battarel, qui créent la Société Civile Immobilière de Polangis.

Une première partie du domaine (environ 17 hectares) est divisée en 323 lots constructibles. Le terrain est vendu 2 francs le mètre carré (ça a changé depuis 😊 ). Le premier lotissement s'effectue dans une zone délimitée par la Route de la Brie (actuellement avenue Gallieni) au sud, l'avenue du Château (avenue Foch) à l'ouest, l'avenue de l'Horloge au nord, et le boulevard de Polangis à l'est.

Les premières avenues tracées sont l'avenue Jamin, l'avenue Henri, l'avenue Pauline, l'avenue des Lilas (actuellement avenue Pierre Allaire), l'avenue Oudinot, la rue Ratel et l'avenue du Parc.

Dans le cahier des charges du 30 août 1883, il est précisé que "La Société, tant qu'elle demeurera propriétaire des voies de communications et places, se réserve le droit exclusif de provoquer l'érection de Polangis en commune, ou sa réunion en entier à l'une des deux communes de Joinville-le-Pont ou de Champigny".

Plus d'un siècle plus tard, on peut constater que ceci n’a jamais été réalisé.

Afin de mieux vendre les parcelles environnantes aux Parisiens adeptes du canotage et friands de verdure, un chenal artificiel, et long de 1 500 mètres, le petit bras de Polangis, est creusé en 1886.

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En 1881, les propriétaires du domaine le vendent dans son intégralité en vue de la création de la  SCI de Polangis, chargé de lotir l’ensemble du domaine, ce qui fut réalisé de 1886 à 1929, la dernière étape concernant également la partie aujourd’hui rattachée à la Commune de Champigny sur Marne. Le château, situé avenue Foch, fut démoli en 1905, pour permettre la poursuite du programme immobilier.  

Dans le cahier des charges de la société, il est stipulé que "La Société se réserve le droit de faire établir sur le domaine de Polangis une ou plusieurs rivières, soit en dérivant les eaux de la Marne, soit de toute autre manière ; elle pourra également y créer un ou plusieurs lacs"…. "Tout acquéreur du domaine de Polangis aura le droit de circulation, en canot de plaisance ou canot de pêche, sur les rivières et lacs ainsi créés...".

De 1902 à 1905, les avenues existantes sont prolongées vers le nord. Le château est détruit et l'avenue du Château qui conduisait au chateau est prolongée. Le parc est morcelé par des avenues rectilignes. Dans le même temps, la ferme du Tremblay, située sur Champigny, est détruite pour 1a construction de l'hippodrome du Tremblay inauguré en 1906, qui deviendra plus tard l’actuel Parc du Tremblay (anecdote : je me souviens que dans les années 60 les numéros de téléphone de la région commençaient par TRE comme TREmblay).

Le domaine de Polangis était donc à l’origine unique et  c’est à la fin de la période d'urbanisation de ce domaine, après 1926 que la commune de Champigny fait valoir une préemption historique sur la petite zone bordant l’hippodrome. Une vue par satellite montre que cette séparation administrative n'est fondée  sur  aucun argument géographique. Jusqu'en 1936, les rues de Polangis situées à Joinville ou Champigny portaient encore un nom unique. Elles ont été rebaptisées par la commune de Champigny plus tard.

Polangis partition  Joinville-Champigny.

En 2012,  l'association « Réunissons Polangis » a entrepris une action pour que la partie campinoise de Polangis soit rattachée à la commune de Joinville Le Pont, qui a été soutenue par 78% des habitants campinois  du quartier. En 2023, après moult revirements, le Conseil d'Etat a rejeté la demande de l'Association. 

Le quartier Polangis

le parc du tremblay

L'hippodrome du Tremblay, destiné au plat et à l'obstacle, ouvre en 1906. La dernière réunion hippique a lieu le 25 octobre 1967.

En 1960, le Gouvernement envisage de créer un stade de 100 000 places dans le Bois de Vincennes en vue des Jeux olympiques; mais le projet qui doit entraîner l’abattage de 10 000 arbres est combattu par André Malraux alors Ministre des Affaires Culturelles, appuyé par M. Roland Nungesser.

En sa qualité de Député de la Seine, celui-ci pose une question écrite au Ministère de l'Éducation nationale suggérant d’étudier attentivement la possibilité de créer sur l’hippodrome du Tremblay, plutôt qu’au bois de Vincennes, l’un des grands complexes sportifs modernes que l’agglomération parisienne attend depuis longtemps.

En 1965,  les pouvoirs publics renoncèrent provisoirement à la construction du stade Olympique et l’idée de créer un vaste centre de détente et de loisirs sur cet ancien hippodrome fut retenue officiellement. Et c’est ainsi que l’hippodrome du Tremblay qui était l’un des temples édifiés pour la plus grande gloire du cheval, est devenu, et ce après une levée de boucliers, bien plus que le premier parc français de détente et de loisirs, un des plus importants d’Europe. Aujourd'hui, le parc est équipé d’un véritable parcours de golf, également d’une piste de bicross, de murs d’entraînement de tennis, des terrains de beach-volley, de basket-ball et de handball, d'un espace de tir à l'arc et d'enclos de pétanque.

Le Parc du Tremblay

la marne et ses crues

Lors de la grande inondation de 1910, la Marne se réinstalle dans son ancienne plaine alluviale et les deux-tiers du quartier de Polangis sont recouverts d'eau. La crue de 1924 inonde à nouveau le quartier.

Ceci ne devrait plus se reproduire avec l'aménagement du Lac du Der en 1974, lac artificiel de retenue d'eau de 4 800 hectares, au sud-ouest de St-Dizier (Haute-Marne). Toutefois le quartier de Polangis est toujours considéré comme potentiellement inondable.

La Marne et ses crues

l'enseignement à polangis

La poussée démographique au nord et à l'ouest induit la construction de l'Ecole de Garçons Jules Ferry, avenue Bizet, sur l'emplacement d'une partie de l'ancienne usine Jougla. Elle est inaugurée le 19 novembre 1938 (devenue depuis le collège Jules Ferry). Son maître le plus éminent fut Pierre Allaire, ancien combattant de la guerre de 1914-1918, qui y exerça de 1919 à 1947. A sa mort en 1960, l'ancienne avenue des Lilas devient l'avenue Pierre Allaire. Il repose au cimetière de Joinville, ses décorations obtenues lors de la Grande Guerre gravées dans le granit.

école oudinot
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En 1963, une école maternelle est construite au 12 rue Joseph JOUGLA, avec  157 enfants, sur un terrain acheté aux héritiers de la famille Lewinski, propriétaire des studios de cinéma de l'avenue Galliéni.

L'enseignement à Polangis

le cinéma à polangis

La Société anonyme des Plaques, Pellicules et Papiers photographiques, fondée en 1882 par Joseph Jougla s’installe à Polangis en 1901 , au 15 avenue de l'Horloge.

"Avec les plaques Jougla, j'opère à toute heure", telle était la publicité pour l'appareil SINNOX que fabriquait Jougla à Polangis, d'après le brevet d'invention de Raymond de Bercegol, qui habitait au 17 avenue Pauline.

40 000 plaques sortaient chaque jour de cette usine qui comptait 600 ouvriers. Elle devient en 1911 l'Union Photographique des Ets Lumière et Jougla, en association avec les frères Lumière. Joseph Jougla disparaît en 1927 et la société prend le nom de Lumière. Jusqu'en 1966, date de sa fermeture, des appareils photographiques y seront fabriqués. Il ne reste plus rien de cette usine pionnière en son genre, qui était située le long du Bd de Polangis, remplacée par l'immeuble Le Tour de Marne et par le Groupe Scolaire Jules Ferry.

L’industrie cinématographique prospère à cette époque à Joinville et Jean Renoir, Julien Duvivier, René Clair, Marcel Carné, Jacques Becker y tournent certains de leurs chefs-d’œuvre. Nombre de travailleurs de ces studios (couturières, manutentionnaires, cameramen, cadreurs, éclairagistes) s'étaient installés dans le quartier de Polangis.

La construction de l’autoroute A4 au-dessus de la Marne, ouverte en 1976, va bouleverser le paysage des bords de Marne, avec la destruction de nombreuses maisons pour permettre la construction du "viaduc de Polangis": sur 120 pavillons détruits à Joinville, une centaine était située à Polangis.

Le cinéma

les guinguettes

L'attrait de la campagne, accessible de Paris par le chemin de fer de la Bastille depuis septembre 1859, amène le développement d’un tourisme des Bords de Marne. Les guinguettes attirent les parisiens qui viennent, en fin de semaine, goûter aux joies du plein air, danser sous les tonnelles et déguster une friture arrosée de "Guinguet", un petit vin blanc local qui a probablement donné son nom aux guinguettes.

Aujourd’hui la mairie de Joinville le Pont a replanté des vignes avenue des canadiens et au 94 rue Estienne d’Orves, et une dégustation du vin de la vigne des canadiens a été offert aux  visiteurs lors de la Fête des Vignes en septembre 2019

Une des premières guinguettes, la Péniche, s’installe dans les années 1880 à l'emplacement de l'actuel "Gégène". Leur nombre se multipliera ensuite dans la région, mais la plupart ont disparu aujourd’hui.

Une ancienne guinguette "Pomme d'Api" est devenue le restaurant de l'ANAS (association de la police nationale) au 18 quai de Polangis. Chez Gégène, a été créé en 1918 par Eugène Favreux, dit "le Gégène". À côté, la guinguette "Le Petit Robinson" créée en 1904 est fermée depuis décembre 2006.

Les guinguettes

la vie dans le village de polangis

Illustrations d'un passé disparu...

La vie dans le village

promenade historique dans le quartier historique

Après la Grande Guerre de 14-18, les noms des rues changent en souvenir des combattants : le Rond-Point de Polangis devient Place de Verdun, la Route de la Brie se transforme en Avenue Gallieni, et l'avenue du Château s'appellera en 1929 avenue Foch (à la mort de celui-ci).

Après la deuxième guerre mondiale, l'avenue de l'Ile prend le nom d'Estienne d'Orves, fusillé par les Allemands en 1941. L'avenue du Bac prend celui de Guy Mocquet, fusillé par les Allemands à Chateaubriand à l'âge de 17 ans, et l'avenue Marie-Louise devient l'avenue Etienne Pegon.

Une plaque apposée au 23 avenue Jamin rappelle que Madame Chagnon, propriétaire du "Petit Robinson", prit une part active à la Résistance.

22 juin 1944 : la DCA allemande, installée à la Redoute de Gravelle, tire sur un bombardier américain. L'avion s'écrase au 26 avenue de l'Ile (avenue d'Estienne d'Orves) où l'on peut voir une plaque commémorative (9 américains meurent).

25 juillet 1944 : Lionel Dubray, 21 ans, est fusillé par les Allemands. Plaque sur sa maison natale, au 12 avenue Foch.

 

25 août 1944 : Alexandre Buchou, brigadier, gardien de la Paix, F.F.I., meurt pour la Libération de Joinville. Plaque au 17 avenue Jamin.

Les premiers habitants de Polangis peuvent se distraire au cinéma Casino de Joinville, situé au 35/37 Route de la Brie. C'est l'actuel "Carrefour City".

L'église catholique Sainte-Anne de Polangis située rue Oudinot est construite de 1906 à 1910.

1956 : une chanson, "chez Gégène" rend Joinville-le-Pont et l'illustre établissement polangeois célèbres.

Promenade historique

les associations du quartier

Trois associations (deux enregistrées à Joinville et une enregistrée à Champigny) militent pour conserver une certaine qualité de vie dans ce quartier.

- L’ « Association du Quartier de Polangis », campinoise, créée en 2006 par son président actuel Frédéric Petit : www.ass-polangis.onlc.fr

- L' « Association pour la Sauvegarde et l'Environnement de Polangis » (ASEP), joinvillaise, fondée en 1975 par Elisabeth et Gérard Rougé et aujourd’hui présidée par Michel Riousset : www.asep-joinville.fr

 

- L’ASA (asa.canaldepolangis@orange.fr) présidée par Miroslav Luczac. Les propriétaires riverains du Canal de Polangis, conscients de la nécessité de se grouper pour assurer les travaux d’entretien du bras de la Marne, se sont réunis en Association Syndicale Autorisée (l’ASA). L’association regroupe les riverains, la commune de Joinville-le-Pont et la Direction Régionale de l’Equipement d’Ile de France (DREIF).

Les associations
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